
Professeur, vous avez entre autres collaboré à l’étude sur la famille de la SSSA en 1984. Pouvez-vous expliquer brièvement cet important travail de recherche?
L’étude suisse sur la famille portant sur la spondylarthrite a été menée en grande partie en 1985 dans de nombreuses villes du pays. Au total, 363 patients atteints de spondylarthrite, 806 membres de leur famille et neuf partenaires y ont participé. Ils ont rempli des questionnaires, subi un examen rhumatologique, fourni des échantillons de sang pour des analyses génétiques et subi un examen radiologique des articulations du bassin à la recherche de signes de sacro-iliite (inflammation de l’articulation sacro-iliaque). Des échantillons de selles ont également été prélevés. Les cellules sanguines ont été congelées à moins 196 degrés Celsius pendant plus de 35 ans pour de futures études.
Il était prévu à un moment donné de poursuivre cette étude. Pouvez-vous expliquer l’état d’avancement de ce projet?
Après l’approbation de la commission d’éthique du canton de Berne, une étude de suivi a été lancée en 2019. Pour autant que l’on sache, 162 personnes ayant participé à l’étude de 1985 étaient déjà décédées, dont 123 patients atteints de spondylarthrite. De nombreuses adresses n’ont plus pu être retrouvées par le biais de l’administration municipale et communale. Néanmoins, 125 patients et 360 membres de leur famille ont à nouveau participé et ont rempli un questionnaire postal. Leurs échantillons de sang congelé ont été analysés pour des études génétiques modernes, à condition qu’ils aient donné leur consentement écrit. Les résultats ont été résumés dans quatre articles scientifiques, dont certains ont déjà été publiés dans des revues médicales internationales.