
Pouvez-vous nous expliquer brièvement le bain de forêt et l’histoire de sa création?
Le terme «Shinrin Yoku» a été proposé comme nouveau terme en 1982 par Thomohide Akiyama, alors directeur de l’administration forestière japonaise. Traduit, il signifie bain de forêt, par analogie avec un bain de soleil ou un bain de mer. Le bain de forêt décrit l’immersion avec tous les sens dans l’atmosphère de la forêt. Le ministère japonais de l’agriculture, des forêts et de la pêche a alors proposé les «forest bathing trips» comme mode de vie sain. Une nouvelle branche de recherche a été créée: la médecine forestière. Depuis, les bains de forêt ont fait l’objet d’études constantes et sont aujourd’hui une méthode de réduction du stress reconnue au Japon, en Corée du Sud et à Taïwan. En Suisse, nous avons également un pionnier qui, en 1905, a prescrit un bain d’air comme mesure de santé: Bircher-Benner.
Qu’est-ce qui différencie le bain de forêt d’une promenade en forêt?
Les bains de forêt et les promenades sont très différents. Lors d’une promenade, il se peut que des pensées tournent encore en rond, que nous parlions avec une autre personne ou que nous devions surveiller le chien. Fréquemment, nous marchons à un rythme soutenu. La forêt est souvent reléguée au rang de décor et n’est pas perçue consciemment. Les bains de forêt se déroulent de manière beaucoup plus lente. Le rythme de marche est sensiblement réduit. Nous appelons cela de la flânerie ou de la marche contemplative. En règle générale, on marche en silence. Cela peut parfois constituer un défi. Celui qui comprend que la marche silencieuse à rythme d’escargot aide à s’imprégner de la forêt et de la nature peut vivre des expériences incroyables. Cela déclenche souvent de l’étonnement, de la surprise, de la fascination et, régulièrement, aussi des sentiments de bonheur. C’est ce que j’appelle le moment magique, car les gens se retrouvent dans l’ici et maintenant. Résumé en une phrase: lors du bain de forêt, le chemin est le but.